Témoignage : le « body positive » toxique

Le « body positive » dont on entend beaucoup parler, c’est le fait de valoriser tous les corps, ce qui en soit est une bonne chose. Mais cela induit une condition : celle de s’aimer et de s’accepter telle (tel) que l’on est. Or, ce n’est pas toujours le cas. On a le droit de ne pas s’aimer à tout prix, d’avoir des complexes. Et c’est aussi vrai en post-partum. Chacun son histoire, son chemin ♥️

Aujourd’hui, je vous propose de découvrir le témoignage de Céline @daily_sophro.

« Avant la grossesse, j’avais déjà vécu une importante prise de poids pleine de kilos émotionnels, alors j’avoue que j’appréhendais. Tout au long de la grossesse, j’ai répété : « ça va je n’ai pris que tant de kilos ».

Pourtant, je me sentais assez culpabilisée par la surveillance médicale et la pression que l’on met sur les femmes pour qu’elles ne prennent pas « trop ». Finalement, après la pesée le jour du terme, j’avais fait un joli +22 kilos.

J’avais envisagé la prise de poids, et la perte plus ou moins rapide ensuite. J’avais en tête la peau relâchée mais pas irrécupérable. Mais pas les traces indélébiles : les vergetures. A 36 SA, la peau de mon ventre a littéralement ECLATE. Je me massais pourtant 2 fois par jour avec de l’huile anti-vergetures. Je faisais attention à ce que je mangeais. Je pense que c’est ce qui a été le plus difficile à vivre. J’appréhendais le corps qui allait suivre en post-partum. Ça n’a pas loupé.

Après avoir accouché, je ne me sentais pas spécialement bien dans mon corps. J’ai toujours adoré mon ventre qui était plat, lisse, légèrement sculpté par les abdos. De la grossesse, il me restait donc la peau qui pendait sur la cicatrice de la césarienne, et fripée par une multitude de vergetures rouge vif.

On entend constamment parler du « body positive », notamment sur les réseaux sociaux : il FAUT ABSOLUMENT s’aimer. Personnellement je le trouve carrément toxique dans certains cas. Dont le mien.

A mon mal-être lorsque j’évoquais mon corps en post-partum, on me répondait : « C’est normal » ou « Mais non, pas du tout ! C’est super beau ! Ce sont des cicatrices de l’amour, tu as donné la vie ».

Il fallait forcément que ce soit beau, positif, incroyable et presque magique.

Non, moi je ne trouve pas ça beau. Ma peau est abîmée. Ma peau est marquée. Mon ventre est comme lacéré. Et je ne veux plus le montrer.

J’aimerais juste qu’on me demande ce dont j’ai besoin pour aimer de nouveau ou de manière différente mon ventre. J’aimerais qu’on me dise « Oui je comprends que ça ne te plaise pas ». Ne dit-on pas par ailleurs que tous les goûts et les couleurs sont dans la nature ? Pour moi, nier la souffrance engendrée par quelque chose que l’on n’aime pas en disant que c’est normal et beau, c’est comme forcer quelqu’un à aimer Picasso « parce que le cubisme c’est génial » ou les brocolis « parce que c’est trop bon ».

Aujourd’hui à 5 mois post-partum, je suis reconnaissante envers mon corps d’avoir porté la vie et parce que j’ai la chance d’avoir perdu très facilement mes kilos. Mais je n’aime toujours pas mon ventre. Je continue de le masser. J’essaie de le redécouvrir. Mais je suis dans une crainte constante d’une potentielle grossesse suivante qui viendrait abîmer encore plus. Ou du moins ré-ouvrir toutes ces marques.

Je qualifie le « body positive » de toxique car je trouve que dans ce type de situation, on n’écoute pas ce droit de ne pas aimer quelque chose, on impose une pression à forcément s’aimer. Pourtant, on a le droit de ne pas aimer nos « défauts », et surtout le droit de le dire pour être écoutée.

S’aimer à tout prix n’est pas forcément quelque chose de facile. »

Si vous aussi, vous souhaitez témoigner, n’hésitez pas à m’écrire à l’adresse suivante : contact@lequatriemetrimestre.com en précisant bien « témoignage » dans l’objet de votre mail.

Retrouvez plus de témoignages : L’impossible reprise du sport ; Une césarienne heureuse ; Deux bébés au biberon, le troisième au sein ; Périnée : des séquelles tardives


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Média sur le post-partum

Je m’appelle Sophie, je suis journaliste et l’heureuse maman d’un petit garçon né en octobre 2019. Après sa naissance, je me suis vite rendue compte que la grossesse ne s’arrête pas au bout de neuf mois. Car oui, il existe bien un quatrième trimestre, une période où la maman va avoir besoin de se reposer afin de récupérer et reprendre des forces. J’ai donc décidé de mettre mes compétences de journaliste au profit de cette thématique à travers un compte Instagram, un podcast et un magazine.

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