Accueillir un animal dans sa famille

Grandir avec un animal à la maison est une expérience enrichissante, à condition de bien respecter certaines règles. Explications avec Géraldine Féry, docteure vétérinaire depuis 10 ans, et diplômée du CEAV en médecine du comportement.

Préparer son animal à l’arrivée d’un bébé est une étape à ne pas négliger. Vous pouvez lire le premier article dédié à ce sujet ici.

Il est important de toujours surveiller autant l’animal que l’enfant.


– A partir de quand va-t-on pouvoir laisser l’enfant jouer avec le chien ou le chat ?

Géraldine Féry : « Il n’y a pas vraiment d’âge, il faut surtout être à coté pour surveiller autant l’enfant que l’animal. 
Bien connaître les signes que montre le chien quand il est mal à l’aise : bailler, se lécher la truffe, détourner la tête, le regard, etc. Si le chien montre des signes d’état émotionnel négatif et qu’on le laisse au contact de l’enfant, il risque de s’y sensibiliser, d’associer l’enfant à des événements négatifs, et c’est là qu’on a des risques d’agressivité. L’animal doit toujours avoir la possibilité de partir s’il le souhaite, car on veut qu’il choisisse la fuite plutôt que l’agressivité quand la situation ne lui convient pas. Il faut également bien récompenser tous les bons comportements de l’animal, pour lui faire comprendre qu’on est content, ce qui l’incitera à les continuer.

➡️Un jeu très sympa : le jeu des 3 secondes : on caresse le chien 3 secondes, puis on retire sa main. Le chien tourne la tête vers nous, ou vient chercher les caresses, on recommence. Le chien détourne la tête, ou s’éloigne, on arrête et on ne le poursuit pas.
Pour le chat, on surveillera : les yeux (pupilles dilatées), détourner la tête, peau du dos qui fait des vagues, regard dirigé vers la main qui le touche. Ce sont des signes d’état émotionnel négatifs également. On ne veut pas les voir, si on les voit c’est qu’on a interrompu l’interaction enfant/animal à temps. »

« L’animal doit toujours avoir la possibilité de partir s’il le souhaite »

Géraldine Féry, docteure vétérinaire


– Est-il possible que cela se passe mal ? Ou au contraire, est-il possible que ce soit le début d’une belle amitié ?

Géraldine Féry : « Les deux sont possibles, mais si on prend des précautions pour que les interactions avec l’enfant soient positives, on minimise fortement les risques que ça se passe mal. Certains animaux sont particulièrement tolérants avec les maladresses des enfants, surtout les chiens. Il faut bien surveiller, bien récompenser le chien qui a été cool, et surtout apprendre à l’enfant à bien interagir avec l’animal pour réduire les risques. »

Il faut bien récompenser tous les bons comportements de l’animal.


– Et si l’on veut accueillir un animal après l’arrivée d’un bébé, vaut-il mieux attendre un certain âge ?

Géraldine Féry : « J’aurais tendance à dire d’attendre que l’enfant puisse comprendre et appliquer des règles simples avant d’accueillir un nouvel animal. Surtout, choisir quand c’est le bon moment pour soi, car il faut consacrer du temps à l’animal surtout au début (éducation). Il convient donc de le prendre quand on se sent prêt.e et que notre emploi du temps le permet. Les règles classiques étant : ne jamais s’approcher de l’animal quand il dort ou mange (un des cas les plus fréquents de morsure au sein de la famille et souvent au visage), ne pas le réveiller quand il dort, ne pas lui faire mal (tirer les poils, la queue, les pattes etc.) Egalement, jamais de câlin serré qui coince l’animal. Quand un animal se sent coincé, il peut attaquer pour se défendre. Une bonne règle est « une seule main sur le chien ». Bon, ça marche aussi pour tous les autres animaux. En gros, ça lui permet de ne pas être coincé, et donc de pouvoir s’éloigner si besoin. Par sécurité, l’enfant ne doit jamais être laissé seul sans surveillance avec l’animal.
Ensuite, au niveau de l’espèce, on évitera les proies type lapin et cochon d’inde, qui sont très peureux et vivent très mal d’être portés (sans compter les pattes cassées ou pire en tombant des bras des enfants). Il y a aussi des races plus tolérantes que d’autres, et surtout, on observera dans quelles conditions grandit l’animal qu’on adopte : un chien ou un chat qui grandit dans une famille avec des enfants, sera déjà plus habitué, donc probablement plus tolérant (si les interactions se passent bien avec les enfants bien sur, sinon au contraire, ça ne sera pas le compagnon adapté s’il a peur des enfants)
➡️ Autre info cool : les enfants qui grandissent avec des animaux ont moins d’allergie et de problèmes psychologiques que ceux qui grandissent sans 🙂

Géraldine Féry est docteure vétérinaire depuis 10 ans, et diplômée du CEAV en médecine du comportement en 2015. Elle habite en Alsace avec son amoureux, et leurs 2 chiens, 3 chats, 2 lapins et 1 tortue.

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Je m’appelle Sophie, je suis journaliste et l’heureuse maman d’un petit garçon né en octobre 2019. Après sa naissance, je me suis vite rendue compte que la grossesse ne s’arrête pas au bout de neuf mois. Car oui, il existe bien un quatrième trimestre, une période où la maman va avoir besoin de se reposer afin de récupérer et reprendre des forces. J’ai donc décidé de mettre mes compétences de journaliste au profit de cette thématique à travers un compte Instagram, un podcast et un magazine.

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