Témoignage : Trouver de nouveaux repères à trois
Avant d’avoir un enfant, nous étions un couple ou parfois seule. Et puis le bébé arrive et chamboule tout mais surtout l’équilibre que nous avions. Alors il faut chercher, se chercher avant de trouver de nouvelles. Voici le témoignage de Gwénaëlle.
« Le plus dur après mon premier accouchement fut le retour à la maison. C’est du moins la chose la plus difficile dont je me souvienne.
Quelques jours après mon accouchement, nous revenons donc à trois dans notre appartement parisien de 55 m²… et je fonds en larmes. L’appartement me paraît immense. Oui, oui. Je n’y trouve plus mes repères et, surtout, je ne vois plus mon bébé dès que je ne suis plus dans la même pièce qu’elle.
Jamais je ne me serais doutée que passer d’une chambre de la maternité à notre T3 aurait été si complexe. Ce séjour à la maternité n’a pas été tout rose mais, posée dans son petit berceau transparent, j’ai ma fille constamment sous les yeux. Et je n’ai qu’à appuyer sur un bouton rouge si besoin pour être guidée… Nous étions dans une chambre, seulement toutes les deux, c’était rassurant.
En arrivant chez nous, l’angoisse a pris le dessus. J’ai peur de ne pas y arriver. Comment on fait maintenant ? Il est où le mode d’emploi ? Comment je vais réussir à la laisser dans son petit lit et à aller prendre ma douche ? Comment je vais sortir faire les courses ? Bref, comment je vais reprendre une vie normale alors qu’elle vient d’arriver et qu’elle vient d’envoyer valser toutes mes certitudes et de chambouler toutes mes émotions ?
Il m’a fallu quelques jours, et le soutien de mon mari, pour arriver à lâcher prise et à la lâcher du regard.
Je crois que rien ne m’a préparé à ce tourbillon de la maternité et de ce qui a suivi. Ce jour-là, elle est née. Et mon rôle de maman est né en même temps. Est-ce que j’aurai pu anticiper et mieux me préparer à cette nouvelle vie ? Peut-être. Mais est-on vraiment préparé à devenir parent ?
J’ai fait du mieux que possible. Je me suis écoutée. J’ai fait beaucoup au feeling, ce qui me paraissait le plus juste. J’évoquais « un mode d’emploi », mais il en faudrait des milliers. Chaque bébé est différent. Chaque parent est différent. On apprend ensemble.
Ce qui m’a rassuré c’est finalement de voir que nous n’étions pas les seuls dans cette même « galère » de ce quotidien bouleversé par l’arrivée d’un enfant. Même si ce n’est pas toujours comparable (et même si c’est plus facile à dire qu’à faire, je dirais qu’il ne faut surtout pas se comparer aux autres !). Parler à d’autres parents ou lire des témoignages, ça aide évidemment (surtout ceux sans filtre ni édulcorant sur la vraie vie du post-partum présents sur « Le Quatrième trimestre » !).
Puis j’ai été rassurée de voir qu’on s’en sortait plutôt bien. De la voir répondre à nos sourires. De dormir près d’elle. De renifler l’odeur dans son petit cou. De sentir son petit corps tout chaud dans l’écharpe de portage lors de nos balades.
Nous avons ainsi trouvé notre équilibre avec le temps. Et nous avons appris à vivre à trois. Mais, pour la petite anecdote, les premiers temps, lorsque j’entendais mon mari parler dans la pièce à côté, je lui demandais : « Quoi ? ». Et il me répondait : « Mais ce n’est pas à toi que je parle. ». Ah oui, c’est vrai, nous sommes trois maintenant ici ! »
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Gwénaëlle est également webmaster éditorial