Témoignage : Lettre à mon corps post-partum
La grossesse, l’accouchement, le post-partum, c’est aussi voir son corps changer, quelque soit notre morphologie, notre histoire, notre relation avec ce corps. C’est un fait, le corps ne reste pas le même qu’à 18 ans, il évolue avec le temps, avec nos hormones, nos émotions. C’est juste la vie qui avance.
Mais comment accepter ces mouvances quand la société nous rappelle sans cesse que nous devons « perdre 5 kilos avant l’été », avoir les seins d’une jeune femme de 18 ans, cacher cette cellulite que nous ne serions voir.
Chaque corps, chaque personne est singulière. Je ne veux pas non plus prôner le body positive à tout prix, personne n’est obligé d’aimer son corps, on fait, encore une fois, comme on peut ❤️
Voici les mots de Marine ✨
« A toi, mon corps, que j’ai mal aimé pendant 32 ans.
A toi mon corps, je te demande pardon d’avoir été aussi ingrate avec toi.
A presque 34 ans, après avoir donné la vie il y a 15 mois, je réalise qu’en fait je ne t’ai jamais aimé après tout ce que tu as fait pour moi.
Pendant toutes ces années, tu as laissé mon cerveau parler à ta place, jamais ressentir les douleurs, toujours forcer et aller plus loin car ma tête le voulait alors que toi, tu n’en pouvais plus. Mais tu ne disais rien, tu laissais faire.
C’est maintenant que tu dis stop. Tu le cries, tous les jours et ma tête veut toujours passer avant toi mais ce n’est plus possible. J’ai été trop loin avec toi et tu me le fais payer depuis quelques mois.
Je ne t’en veux pas. Je m’en veux. J’ai enfin compris. Je te demande pardon et je te promets que dorénavant je vais t’écouter et surtout t’aimer.
J’ai en fait réalisé avoir été conditionnée à ne pas t’aimer. A 9 ans, alors que j’étais une gamine de corpulence normale, on m’a emmené chez la diététicienne car j’étais grosse aux yeux de ma mère. J’ai peu de souvenirs de mon enfance mais je me souviens, en sortant de là, je dis à ma mère, un peu abasourdie : « Maman, ça veut dire que je ne vais plus pouvoir manger de chacha à la récréation ? », « non et ni à un autre moment » m’a-t-elle répondu. J’ai pleuré. Je me souviens de cette scène comme si c’était hier alors que je n’avais jamais réalisé l’impact que ce moment a eu sur ma vie.
Mais c’est là que j’ai commencé à te détester. Sauf qu’avec les années, je comprends que tu n’avais rien fait, tu n’étais pas le fautif.
Bien que mon accouchement ait eu lieu il y a 15 mois, j’ai encore du ventre. Après toutes les remarques que j’ai reçues sur toi, avant ma grossesse, pendant ma grossesse et en post-partum, j’ai finalement décidé de t’écouter toi et d’envoyer promener les mauvaises langues. Est-ce que je vais être plus heureuse si je maigris ? Je ne pense pas.
Voilà, je ne pensais pas un jour écrire une lettre d’amour et d’excuses à mon corps, à moi-même en fait mais qu’est-ce que ça fait du bien de s’accepter telle que l’on est, avec nos bourrelets, notre ventre, notre cellulite, nos cernes, nos vergetures …. Car finalement, s’aimer n’est-ce pas le début du bonheur ? »
Si vous aussi vous souhaitez témoigner, vous pouvez m’écrire à l’adresse : contact@lequatriemetrimestre.com ou sur Instagram.