Edito : La vie d’après
Le deuxième numéro de La revue du Quatrième trimestre, La vie d’après, est actuellement disponible. Voici l’édito.
Comme une évidence ?
Parfois, je regrette un peu cette naïveté avec laquelle je me suis engouffrée dans la maternité. Cette idée, toute douce, de mon bébé contre moi et de mon chat qui ronronne à nos côtés, pendant qu’une infusion posée sur la table de nuit refroidit paisiblement. Je m’imaginais, certes, en pyjamas mais savamment décoiffée, prenant le temps de me reposer et d’apprécier ces petits moments que je savais éphémères.
Mais tout est passé si vite ! Moins de trois mois après, il était déjà l’heure de retourner devant l’écran de mon ordinateur, dans cet open space froid où rien n’avait de sens. Je n’avais même pas eu le temps de faire ma rééducation du périnée et mon bébé me paraissait si petit…
Avant de devenir mère, jamais je n’avais questionné ce système : si la loi préconisait six semaines avant l’accouchement et huit semaines après, c’est que cela devait être suffisant. D’ailleurs, de très nombreuses mères de mon entourage avaient repris à ce moment-là. Pourquoi, moi, j’en étais incapable ? N’aurais-je pas du développer des supers pouvoirs de super maman pour répondre à tout ce que la société attendait de moi ? Me lever, à tour de rôle la nuit pour m’occuper de mon fils, tout en étant fraîche et dispose le lendemain matin pour assurer toute une journée de missions professionnelles, garder une vie sociale et amicale, avoir un foyer bien rangé et un frigo rempli de petits plats que j’aurais batch-cooké le week-end, sans oublier de m’octroyer du temps pour moi parce que je m’étais promis de ne pas m’oublier.
Est-ce que je ratais quelque chose ? Les autres se posaient-ils autant de questions que moi ? Était-ce plus facile pour eux ? Etais-je vraiment sur une autre planète ? Qu’est-ce qui clochait avec moi ? Ces questions, je me les suis posées un nombre de fois incalculable. Et aujourd’hui encore, je n’ai pas vraiment de réponse même si, à force de questionner d’autres parents, je crois finalement que ce n’est facile pour personne.
Et si, en matière de parentalité, rien n’était évident ? En route, vers LA VIE D’APRES.
Sophie Baconin, fondatrice du Quatrième trimestre
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